« Le froid, ce sont des produits, des compresseurs et des tuyaux comme on le voit bien sur toutes les photos de réalisations de Clauger. Ce qui est extraordinaire, c’est la manière de créer ! C’est de réussir à faire de tout cela des ensembles fonctionnels. Tout le monde sait faire des équipements de froid industriel. Mais réaliser des produits compacts, qui fonctionnent sans consommer trop d’énergie, peu d’entreprises en sont capables. C’est là que Paul et Clauger ont réussi à se démarquer des autres. J’ai toujours été en admiration devant les conceptions de Paul, de Louis Échallier et de toute leur bande ! Plusieurs fois, ils m’ont épaté. Pour une entreprise qui a besoin d’un produit de froid industriel, acheter une solution Clauger c’est mieux qu’acheter une Jaguar pour un particulier ! J’ai toujours eu plaisir à faire la promotion des produits Clauger. Au-delà du fonctionnement, même au point de vue esthétique, ces produits visent la perfection. Paul a transmis cela à Clauger. »
« Quand Paul a démarré, il s’est concentré sur le marché des laiteries et fromageries. Petit à petit, il a étendu l’offre en traitement d’air à la production de froid industriel pour alimenter les caissons d’affinage. Le fait d’allier ces deux prestations, froid industriel et traitement d’air a fait la spécificité de Clauger et facilité sa croissance. Toutes les entreprises de froid industriel ne proposaient pas les deux prestations. Avant les années 1970, on ne parlait pas ou peu d’hygiène alimentaire dans une salle d’abattage ou une salle de fabrication. Les changements de normes d’hygiène et sécurité alimentaire ont été pour Clauger d’importants facteurs de croissance, car il a fallu que l’industrie agroalimentaire s’adapte. »
« Une qualité de Paul qui explique je pense son succès c’est qu’il a toujours su bien s’entourer, de battants. Je pense notamment à Didier Chalard, responsable de l’international. Il y a une concurrence énorme dans le froid industriel pour recruter les talents. Je me souviens d’un jour où Paul m’a dit : « Cette année, l’export me sauve mon bilan ! »
« Paul a eu rapidement à surmonter des problèmes de trésorerie, avec des rentrées d’argent irrégulières. Il a vraiment dû ramer au départ. Mais une de ses qualités est de ne jamais rien dramatiser ; avec lui, tout peut s’arranger ! Comme c’est un homme de réflexion, il arrive à toujours garder le recul nécessaire pour trouver une solution face à un problème complexe. Même quand il a eu des impayés, il arrivait à rester serein et dire calmement à son banquier : « Comment est-ce possible ? On va bien résoudre ce problème ! » Dans les moments durs, son côté posé, réfléchi, est un sacré atout. Il arrive à mettre les choses bien à leur place et pas à côté. »
« Quand j’ai commencé ma vie professionnelle dans une société de négoce de pompes, je suis arrivé dans une fonderie, la fonderie Roux à Meyzieu. Paul venait de démarrer Clauger Rhône-Alpes. Cette fonderie avait tout juste reçu des fours à induction neufs mais n’arrivait pas à contrôler leur température. Cet investissement, qui représentait deux millions de francs, risquait de ne servir à rien. J’ai recommandé Paul, pour qu’il puisse contrôler le circuit hydraulique et vérifier si les fours étaient bien alimentés, en disant simplement : « Vous pouvez lui faire confiance. » A l’époque, ce n’était pas évident : Paul lançait Clauger Rhône-Alpes, avenue du Stade, à Brignais. Il a réussi à faire affaire avec eux !
Paul avait développé un premier chantier – gros pour lui – où il devait tirer 400 m de tuyauterie. Quand il a mis en route son installation, ça pissait de partout ! Ce n’était pas de sa responsabilité. Le problème venait d’un défaut de fabrication de la société qui fournissait des tuyaux en PVC. Toute une série n’était pas aux normes. Heureusement, Paul avait une bonne assurance pour ce type de dommages. De ce fait, avec sa petite société qui démarrait, il a eu la chance de pouvoir réaliser deux chantiers au lieu d’un seul. Il a pu aussi adresser deux factures ! »